Communiqué de presse – 21 AVRIL 2016
Coalition PLUS
25 AVRIL : JOURNEE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME
CHAQUE MINUTE, UNE PERSONNE MEURT DU PALUDISME
A
l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme lundi 25 avril,
Coalition PLUS, union internationale d’associations communautaires luttant
contre le sida dans 15 pays, dénonce les ravages du paludisme qui pourraient pourtant
être évités.
Des décès évitables
Plus
de 214 millions de personnes sont atteintes du paludisme dans le monde[1] et
chaque minute une personne en meurt[2]. Le
paludisme est d’autant plus mortel quand il est combiné au VIH. Il entraine
chez les personnes séropositives une augmentation de la charge virale, ce qui
affaiblit davantage leurs défenses immunitaires déjà peu résistantes.
Selon l’UNICEF[3], les
femmes enceintes infectées par le VIH ont deux fois plus de risques que celles
séronégatives d’être touchées par une crise de paludisme au cours de leur
grossesse. Chez les séropositives, le paludisme peut également provoquer un
accouchement avant terme.
Pourtant, le paludisme, qui
se transmet par une simple piqûre de moustique, peut aujourd’hui être prévenu
et traité. Les efforts déployés depuis les années 2000 à l’échelle mondiale ont
permis de réduire de 60% la mortalité liée à l’épidémie.
Une riposte efficace mais fragile
La
communauté internationale dispose aujourd’hui des outils techniques et
scientifiques pour prévenir et traiter les infections au paludisme. Le Fonds
mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui finance
près de 80% de la lutte mondiale contre le paludisme, a sauvé 17 millions de
vies et distribué près de 600 millions de moustiquaires imprégnées
d’insecticide, depuis sa création au début des années 2000.
L’Equateur
est l’un des pays connaissant le plus fort recul du paludisme en Amérique
latine. En 2014, 2 000 cas cliniques étaient dénombrés, contre 5 000 en 2009[4].
« Grâce aux
financements du Fonds mondial, nous avons pu développer un réseau
d’agents communautaires qui font la promotion des changements de comportements
afin d’encourager la population à mieux se protéger. Ils deviennent un lien
incontournable entre les communautés affectées par le paludisme et le système
de santé national. Avant, les gens ici mouraient du paludisme. Maintenant, la
maladie se prévient. Mais les acquis viennent d’être fragilisés par le
tremblement de terre du 16 avril qui a frappé les zones du pays où le paludisme
est le plus présent. Nous lançons un appel à la solidarité
internationale », réagit Amira
Herdoiza, directrice de l’association équatorienne Kimirina, membre de Coalition PLUS.
Les
progrès restent globalement fragiles. La lutte contre le paludisme se heurte à
la résistance grandissante aux médicaments et aux insecticides, ainsi qu’à
l’insuffisance de la couverture en traitements contre le sida. Si les efforts
se relâchent, le nombre de décès liés au paludisme pourrait repartir à la
hausse, y compris chez les malades du sida.
Augmenter les financements pour en finir avec le VIH et le paludisme
3,2
milliards de personnes – soit plus de la moitié de la population mondiale –
restent exposées au risque de contracter le paludisme, en particulier dans les
pays déjà fortement touchés par le sida. Il est donc nécessaire de redoubler
d’efforts pour éliminer cette maladie qui peut se prévenir.
L’ONU
s’est fixé l’objectif de mettre fin aux épidémies meurtrières que sont le sida,
la tuberculose et le paludisme d’ici à 2030[5]. Les moyens
pour mettre fin à ces épidémies sont connus, les études le démontrent, mais la
mobilisation pour lutter contre ces fléaux doit être plus audacieuse.
Cet automne, le
Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme réunira
les Etats donateurs pour qu’ils s'engagent financièrement pour les années
2017-2019 à lutter contre les trois pandémies dans les pays en développement.
« Si on n’agit pas maintenant, le paludisme
repartira à la hausse et les avancées réalisées depuis 15 ans seront réduites à
néant, alerte Hakima Himmich, présidente de Coalition PLUS. Nous appelons les Etats donateurs au Fonds
Mondial, dont la France, à prendre la mesure de leurs responsabilités et à
augmenter leur contribution financière afin que la planète soit débarrassée de
ces épidémies ravageuses. »
Contacts
presse
:
Coalition
PLUS : Camille Sarret - +33 (0)7 81 73 34 77
Kimirina : Amira Herdoiza - +593 994 904 450
[1] « Paludisme »,
Aide-mémoire n°94, OMS, Janvier 2016
[2] Soit 438 000 morts par an en 2015 – http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/report-malaria-elimination/fr/
[3]
http://www.unicef.org/french/sowc09/docs/SOWC09-Encadres-3.6-FR.pdf
[4] « Juntos contra la Malaria. Una acción de la comunidad », Corporación Kimirina, 2014
[5] Dans le cadre des Objectifs de Développement Durable, les Nations Unies affirment vouloir « d’ici 2030, mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose et au paludisme », dans l’objectif n°3 de la déclaration de l’Assemblée Générale des Nations Unies de septembre 2015 « Transformer notre monde d’ici 2030 : un nouveau programme d’action mondiale »: https://sustainabledevelopment.un.org/content/documents/7456Draft%20ZERO%20-%20Document%20final%20post%202015%20-%20Traduction%20de%20courtoisie%20FR%20-%20OIF.pdf